Connaître son groupe et son plan d’eau
Un point de prévention important consiste à bien identifier au départ les difficultés du plan d’eau et les capacités des membres du groupe. Le groupe ne sera pas plus fort que son maillon le plus faible, et attention, ce n’est pas toujours la personne la moins expérimentée!
Il est donc capital de toujours travailler en groupe, et pour cela de garder une communication constante en restant à portée de voix. Assurez-vous d’avoir un objectif commun, afin que chacun sache exactement ce qu’il peut attendre des autres et ce qu’il peut offrir.
La pratique en groupe a beaucoup à offrir : sécurité, entraide, visibilité, répartition du matériel, réparation, communication.
Sur un plan d’eau calme. Rester groupé ne veut pas dire avancer en peloton comme un groupe de cyclistes : ils travaillent en équipe pour fendre l’air ou résister au vent. Ce n’est habituellement pas la priorité en canot, en kayak ou en pédalo!
Si votre groupe est seul sur le plan d’eau, la distance maximale entre les embarcations devrait être celle de la communication verbale. Vous êtes capable de parler normalement avec vos voisins immédiats? Vous êtes assez groupés.
Si le vent tempête? Vous ne deviez plus être sur l’eau depuis longtemps! Vous pouvez cependant former un radeau, vous donner un leader et faire front commun pour vous en sortir.
S’il y a d’autres utilisateurs sur l’eau, gardez en tête qu’ils ne vous voient pas nécessairement et peuvent arriver très vite essayez d’anticiper leurs déplacements. Des couleurs contrastées dans votre équipement.
Dans tous les cas, retenez que le courant n’est jamais égal partout. Donc certains équipages seront ralentis alors que d’autres accéléreront avec le courant. Si vous n’y prêtez pas attention, le groupe se retrouvera rapidement éparpillé, perdant alors tous les bénéfices d’une pratique à plusieurs.
En rivière, si vous descendez des rapides, il est important de laisser suffisamment d’espace entre les embarcations pour ne pas créer de carambolage si la première s’échoue sur une roche. Faites un regroupement à la fin de chaque rapide. Si le bruit de la rivière vous empêche de vous parler, communiquez par signes (signalisation internationale).
Toutes ces notions sont vues dans les cours de formation de base.
Partir seul ou pas
Aucune loi n’interdit de partir seul. Par contre, cette autonomie demande une meilleure préparation, puisque vous êtes alors la seule ressource pour faire face à tous les problèmes éventuels : récupération en cas de chavirement, ajustement aux imprévus (météo, fatigue, blessures, etc.), repérage par les autres utilisateurs, transport du bagage.
Le fait de partir à deux ou trois embarcations permet d’ajouter beaucoup de sécurité, avec assez peu de contraintes. Le mot clé étant alors : objectif commun.
Qui sont les autres utilisateurs?
Une grande partie de la prévention consiste à connaître la réalité des autres utilisateurs. Il sera alors plus facile d’anticiper ou de comprendre leur déplacement afin d’éviter les risques d’abordage.
• Les bateaux hors-bords. Bateaux à moteur puissants et rapides, ils devraient utiliser le chenal de navigation… s’il y en a un! Dans ce cas, votre meilleure option de prévention consiste à pagayer en dehors du chenal. Sur la majorité des lacs et réservoirs, de tels corridors n’existent pas. Il vous revient donc de tout faire pour éviter une collision : longer les berges (c’est aussi plus agréable et plus protégé du vent), assurez-vous d’être visible sur l’eau. Si le bateau se dirige vers vous, n’hésitez pas à utiliser votre pagaie pour signaler votre présence.
• Les bateaux qui tirent des skieurs. La loi demande qu’il y ait en tout temps une personne qui conduise et une autre qui s’occupe de la personne tirée. Il demeure que la distraction est là pour le conducteur. S’il y a un parcours de slalom avec des bouées, passez au large. Dans tous les cas, restez vigilants.
• Les voiliers. La direction suivie par un voilier peut être déconcertante pour le non-initié! Parce qu’il navigue en fonction du vent, il sera amené à faire de soudains changements de direction lors de son déplacement. Avec les voiles qui lui masquent une partie du plan d’eau, le barreur peut vous découvrir au dernier moment. Là encore, la proximité de la berge est un gage de sécurité, car les voiliers fréquentent rarement ces endroits (moins de vent, risque de s’échouer).
En résumé : soyez vigilants et visibles, et restez proche de la rive. C’est plus sécuritaire et il y a tellement plus de choses à voir!